Parcours Art & Nature sur l'île Nancy

« De la source à la confluence »

Parcours « Art & Nature » sur l’île Nancy, à Andresy, dans le cadre de « Balades en Yvelines 2012 ».

Du 11 mai au 23 septembre 2012. Accès libre.

En couverture du catalogue, « Wind » de Pedro Marzorati

La balade prend un air d’échappée à l’embarcadère, face à la Mairie qui offre la traversée à tous les visiteurs : l’île Nancy, son bac et ses passeurs municipaux ! La brève dérive en courbe sur un bras de la Seine ouvre une parenthèse dans le quotidien. Le catalogue est à votre disposition sur le pont, c’est un guide pour le parcours : débarquez avec !

L’expo est à découvrir d’un bout à l’autre de l’île : il y a une soixantaine d’oeuvres installées le long des sentiers du Parc Naturel de l’île. Sur ce parcours je présente deux installations photographiques, « Filigrane » et « Sève », ainsi que cinq arbres singuliers à travers cinq textes inclus dans le catalogue.

Sur cette île étroite, d’un bord à l’autre j’aime revenir à :

• « Wind » , une cabane de Pedro Marzorati, comme fichée sur un arbre par une tempête. Visions nées des derniers cyclones et tsunamis, « Wind » et « Cabane tourbillon » nous rappellent que l’ère des dérèglements climatiques a déjà commencé. Proposées par un artiste d’Amérique du Sud, l’irruption dans le paysage de ces cabanes renversées renvoie aussi au projet inhabitable d’un système conquérant, le notre, qui vu de l’hémisphère sud marche sur la tête.
• « Les facéties d’un tronc », des 2 Marions : le fût enserré dans un fourreau de miroirs, cet arbre ne cache plus la forêt. Une oeuvre qui joue de la cinétique et des faux-semblants, un retour aux transes de l’enfance lorsque la forme des choses est encore à inventer.

• un Minotaure de plastique, jeté là peut-être par une crue de la seine, qui nous rappelle que la civilisation est proche, et à quelques pas de là une créature de la forêt, forte figure de bois flotté, divinité insulaire et originelle prête à en découdre avec toutes les mythologies (« Dieu arbre » et « Buste minotaure » de Bruno Lémée).
• Une planète à vendre : « Soldes » de Sylvain Lécrivain.
• La découpe rouge d’un homme  en équilibre sur sa tête, « L’homme renversé » de Benoit Péribère, qui renvoie aux cabanes de Pedro Marzorati (or l’un et l’autre à cette occasion se sont découverts concitoyens, tous deux natifs d’Argentine). Une oeuvre qui alerte le grimpeur d’arbres que je suis, et que j’investi d’un pouvoir d’exorcisme ou d’évitement !
• Art Kollectiv Konstruct avec « Moby Dick » en proue de l’île : quelle arche pour cette procession en attente d’embarquement, et quels horizons pour abriter l’innocence et la sauvagerie essentielles de ces créatures fragiles ?

• Et à l’École de Musique et de Danse (il faut revenir de l’île et longer le quai en dépassant l’église et le marché couvert), le bonsaï chantant de Nicolas Bralet, « Pièce sonore pour montée de sève ». Un arbre minuscule équipé de capteurs qui détectent les variations des flux de sève. Ces informations sont converties en fréquences sonores (et non plus en graphiques). Ténue mais insistante, la mélodie se renouvelle subtilement, et éveille le désir de respirer au rythme de de cet arbre, d’entrer en phase avec les poussées de sa croissance ou de l’apprivoiser, comme ailleurs on le ferait d’un renard.

Le parcours « Art & Nature sur l’île Nancy » est coordonné par Pierre Bongiovanni, créateur de la Maison Laurentine et de « D’abord les forêts…opus1,2 & 3 ».